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LE DRAGON

Quand j’ai réalisé « la tâche » (image précédente), Silmas m’a suggéré de mettre le dragon sur un arrière fond différent, une forêt peut-être? Après réflexions, c’est ce que j’ai fait, et voilà le résultat. Merci Silmas. :o)
Ayant, non pas par goût, mais par obligation, l’habitude de travailler seule, j’ai apprécié de pouvoir discuter d’un projet, et que celui-ci se soit concrétisé.
A vous de l’apprécier... ou pas. :o)

Dans un village très lointain, vivait un monstrueux dragon.
Avec joie il terrorisait, quand dans les rues il se montrait,
Petits et grands sur son chemin; bien peu osaient faire les malins.
C’était surtout pour se venger car jamais flamme ne sortait
De sa grande gueule édentée, et c’est ça qui le torturait,
Car de viande se régaler, crue ou cuite, ne le put jamais,
Et cela vous le comprendrez, en grande rage le mettait.

Alors un jour, n’en pouvant plus, dans la forêt il se cacha,
Mais à force d'être affamé, soudain la colère le prenait.
Il rugissait, il éructait, mais aucune flamme jamais
Il n'arrivait à allumer. Il en était tout chamboulé.
C’est alors que dans sa colère, il passait par toutes les couleurs,
Du rouge, du vert ou du violet, et la forêt s’illuminait
A la grande joie des spectateurs. C’est une aurore boréale
S'écriait-ils, admiratifs !…
Connaissant bien l’explication de ces lumières intempestives
Tous les habitants du pays se gardaient bien d'intervenir.

Le syndicat d’initiative, ayant rapidement compris
Tout l’intérêt qu’il trouverait de ses colères lumineuses,
Apportait au dragon meurtri, pendant les longs mois de l’hiver
Des plats entiers de charcuteries, brouets et autres gourmandises,
Que le dragon, malgré sa faim se contentait de regarder
Puisqu’il n’avait pas de dentier.
Alors il hurlait sa colère, Illuminant le bois entier.

Et c’est ainsi que ce village, jusqu’alors inconnu de tous,
Rapidement devint le site, le plus connu aux alentours.
« Dragon-Land » on l’appela, et ce nom, toujours lui resta.
Les touristes en masse affluèrent, et tout le monde en profita.
Sauf le dragon, évidement, car jamais aucun paysan,
Bien qu’ils soient devenu prospères, n’eut l’idée, et c’est décevant,
De lui fabriquer un dentier.

C’est un manque de reconnaissance que je déplore, évidemment,
Mais que serait-il advenu si le monstre une fois repu,
Avait perdu tous ses pouvoir ? Cette histoire, soyez-en certains,
Jamais n’aurait pu exister, et mon dragon serait resté
Caché, tout au fond d’un dossier. Ici au moins il sera vu,
Et en très bonne compagnie, du moins j’ose l’espérer.
Merci à ceux qui auront eu la patience de lire jusqu’au bout,
Dragon et moi, je vous l’assure, nous sommes vraiment très fiers de vous.

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